(Octobre / Novembre / Décembre 2002)
Si l'option Langue des Signes Française au baccalauréat est à l'ordre du jour, elle représente peut-être l'aboutissement d'une démarche initiée au XVIIIe siècle par Pierre Ponce, Jean-Paul Bonnet, Pereire, mais surtout l'abbé de L'Épée. Discernement, abnégation et dévouement guidèrent celui-ci dans son combat visant à rompre l'isolement des sourds-muets grâce au langage des signes qu'il mit au point vers 1770.
Nonobstant les protestations de ses amis et de ses parents, il se joua des obstacles dont les savants, théologiens ou gens du monde entravèrent sa route, et parvint à imposer, à répandre sa méthode en la rendant accessible au plus grand nombre, avant de s'éteindre le 25 décembre 1789, en laissant une œuvre capitale.
L'abbé pouvait avoir trente à trente-deux ans lorsqu'une affaire de peu d'importance le conduisit rue Saint-Victor, dans une maison qui faisait face à celle des frères de la Doctrine chrétienne...
L'histoire de Joseph, enfant sourd et muet abandonné par sa mère et recueilli par l'abbé de L'Épée, qui renaît grâce au langage des signes. Dans une visite qu'il faisait à l'Hôtel-Dieu, on lui présenta un enfant de douze ans sourd-muet, trouvé dix-huit mois auparavant, presque nu, demi-mort de froid et de faim, sur la route de Péronne...
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