(Avril / Mai / Juin 2004)
Art de faire apparaître des fantômes et des images de corps animés à l'aide des illusions de l'optique, la fantasmagorie est cet ancêtre du cinéma qui fait fureur en France dès 1798, lorsque le Liégeois Robertson donne dans l'ancien couvent des Capucines des représentations suscitant l'émerveillement de toute l'Europe.
Son fantascope permet de proposer aux spectateurs une version moderne du théâtre d'ombres connu de l'Extrême-Orient 3000 ans auparavant, et constitue une époustouflante amélioration de la célèbre lanterne magique dont on ne sait si les Occidentaux doivent l'invention à Roger Bacon, moine et savant du XIIIe siècle accusé à tort de nécromancie, ou à Kircher, père jésuite du XVIIe siècle.
L'origine des spectacles d'écran se perd dans la nuit des temps, et se confond avec le théâtre d'ombres, qui se développa notamment en Chine et dont découla la notion d' « ombres chinoises ». Si l'on doit initialement se contenter de cavernes et autres endroits obscurs...
La fantasmagorie optique connaît ses premières heures de gloire avec le moine Grundler, un siècle avant l'apparition du fantascope. Mais on ignore comment il parvenait alors à faire se donner en spectacle d'effrayants fantômes... Robertson cite lui-même dans ses Mémoires, un article du Journal de Paris dans lequel la priorité de ces sortes d'expériences est réclamée en faveur d'un moine réformé, du nom de Grundler...
« Après plusieurs détours propres à changer l'impression du bruit profane d'une grande cité, après avoir parcouru les cloîtres carrés de l'ancien couvent, décorés de peintures fantastiques, et traversé mon cabinet de physique, écrit Robertson dans ses Mémoires, on arrivait devant une porte d'une forme antique, couverte d'hiéroglyphes...
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