(Janvier / Février / Mars 2007)
Erreur et mensonge à la fois, ce conte au parfum de scandale prospéra sur les annotations en marge d'anciens manuscrits colportées par les moines copistes, et triompha des plus surprenantes invraisemblances jusqu'au démenti sans appel d'érudits du XVIIe siècle, le protestantisme tentant alors de s'en emparer pour s'en faire une arme contre l'Église.
Selon la légende, Jeanne, que huit ou neuf auteurs appellent Agnès, huit autres nomment Gerberte ou Gilberte, à laquelle certains prêtent le prénom d'Isabelle, Dorothée ou encore Jeute, serait née en 822, pour les uns en Angleterre, les autres à Mayence ou ses environs, à Ingelheim. Évangéliste du pays des Angles venu prêcher la bonne parole aux frères saxons...
Selon Bellarmin, « d'une chaire percée pour prouver le sexe des papes, il ne s'en fait aucune mention nulle part », Panvini y voyant également « une chose fabuleuse et controuvée par le vulgaire ignorant ». A l'inverse Bergomensis, homme docte et célèbre en son temps faisant mention de la papesse Jeanne, écrit : « pour éviter semblable erreur à l'advenir, on ordonna que nul ne seroit tenu pour pape, jusqu'à ce que le dernier des cardinaux diacres...
Il n'y a nulle apparence que Rome ait défendu de faire mention d'un événement aussi public et aussi extraordinaire que l'existence supposée de la papesse Jeanne, comme le prétendirent les défenseurs de la légende. Un tel ordre eût bien été inutile, on ne commet point son autorité par des défenses qui ne sont point de nature à être observées, et qui...
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