(Avril / Mai / Juin 2002)
Il y a un peu plus de deux cents ans, les hôpitaux d'aliénés étaient encore ouverts au public, lui offrant une visite où l'apparente dévotion cachait une curiosité malsaine. Au fond des loges basses et humides du Bicêtre ou de la Salpêtrière s'entassaient, parfois enchaînés et souvent vêtus de guenilles, les insensés traités sans ménagement par leurs « geôliers » armés de fouets. Il fallut attendre les années 1790 pour que Philippe Pinel engageât une réforme visant à offrir aux aliénés des conditions de vie décentes.
A l'époque de la fondation de Bicêtre, les épileptiques, idiots, imbéciles circulaient librement dans les cours ; mais bien avant 1730, il leur fut interdit de sortir des localités qui leur étaient affectées. En 1737, les aliénés se trouvaient réunis dans le quatrième emploi formé par le bâtiment neuf et ses dépendances...
La folie n'a pas toujours été considérée comme une maladie, et l'on est étonné de voir pendant combien de temps les malheureux qui en étaient atteints, ont pu être privés de soins. L'antiquité, imbue des principes du paganisme, y voyait l'intervention de la divinité, d'où une sorte de vénération pour les aliénés, recueillis et traités dans les temples...
Pinel, nommé depuis quelque temps médecin en chef de Bicêtre, avait déjà sollicité plusieurs fois, mais inutilement, l'autorisation de supprimer l'usage des fers dont étaient chargés les furieux. Il prend enfin le parti de se rendre lui-même à la Commune de Paris, et là, répétant...
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