(Juillet / Août / Septembre 2007)
S'attachant affection et respect des flibustiers pourtant habitués à n'obéir qu'à eux-mêmes, l'angevin Bertrand d'Ogeron, nommé gouverneur de l'île de la Tortue et de Saint-Domingue en 1665, ouvre à la France le chemin d'une terre destinée à devenir l'une de ses plus riches colonies, sans quémander ni argent, ni secours, ni provisions, ni encouragements.
Chassés de Saint-Christophe en 1630 par l'escadre espagnole de Frédéric de Tolède, les Français s'étaient réfugiés dans la petite île de la Tortue, au nord de Saint-Domingue, un port sûr, un air salubre, de bonnes eaux mais peu abondantes, et une position facile à défendre les invitant à s'y fixer. Epris de liberté, affranchis des lois de leur patrie...
L'aversion des Frères de la Côte pour les Espagnols était surtout aigrie par un levain de ressentiment personnel de ce qu'ils se voyaient interdire la chasse et la pêche, qu'ils croyaient avec raison de droit naturel. Raynal affirme qu' « ils ne délibéraient jamais pour attaquer. Leur méthode était de courir à l'abordage...
Un Mémoire que Bertrand d'Ogeron fit présenter à la cour en 1669, relate les progrès faits sous sa conduite. « Il y avait à la Tortue et sur la côte de Saint-Domingue, environ quatre cents hommes lorsque j'en fus nommé gouverneur il y a quatre ans. On en compte aujourd'hui plus de quinze cents ; et cette augmentation est arrivée pendant la guerre, malgré la difficulté de faire venir des engagés. J'y ai fait passer chaque année, à mes propres frais, trois cents personnes...
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