L'hypothèse émise par plusieurs savants du XVIIIe siècle selon laquelle la foudre, longtemps assimilée à l'ire divine, aurait une origine électrique, si elle suscita ironie en Angleterre, donna lieu en France grâce à Buffon, aux expériences de Marly en 1752 et du cerf-volant électrique l'année suivante, décisives dans la mise au point du paratonnerre de Franklin.

Pour les Grecs, tonnerre et éclairs provenaient des Cyclopes, occupés dans les cavernes de Lemnos à forger les foudres qui devaient servir aux vengeances de Jupiter, les Romains considérant eux aussi foudre et orages comme une manifestation spéciale de la volonté des dieux, opinion qui se maintint, après eux, chez presque tous...

A la demande de Buffon, Dalibard avait élevé dans son jardin de Marly, une verge de fer d'un pouce environ de diamètre, de quarante pieds de longueur, et terminée en pointe à son extrémité supérieure. Elle était soutenue en l'air par trois grosses perches munies de cordons de soie. Pour l'isoler, on avait divisé son extrémité inférieure en deux branches, fixées dans un tabouret isolant...

Suite à l'installation fin mai 1780 par M. de Vissery de Boisvallé, habitant Saint-Omer, d'un conducteur électrique au-dessus de sa maison, dans la rue du Marché aux Herbes, les échevins firent droit à la requête des voisins en demandant le démontage, exposant que cette expérience leur paraissait dangereuse, qu'il pouvait s'être trompé dans les dimensions de sa machine, que différents physiciens avaient péri par l'effet de la foudre. Mais après l'arrêt...