(Janvier / Février / Mars 2008)
Arrêté séance tenante le 25 juin 1836 tandis qu'il vient de manquer assassiner le roi à l'aide d'une canne-fusil, Alibaud, jeune Nîmois de 26 ans et ancien militaire, revendique pour lui seul la responsabilité d'un acte ayant germé lors des événements du cloître de Saint-Merry et dicté par l'ardent désir de coopérer à l'émancipation du peuple.
L'enfance de Louis Alibaud, né le 2 mai 1810 à Nîmes, fut profondément marquée par l'exode forcé de la famille lorsque son père Barthélemy, voiturier assurant la correspondance avec Perpignan, se fit voler en 1818 les malles de « voyageurs opulents » qui lui réclamèrent de fortes sommes et entraînèrent son emprisonnement : pour se libérer, il dut emprunter, et quitta Nîmes pour Narbonne...
L'existence d'Alibaud durant les trois mois qu'il passa chez Batiza à Paris au 12 rue Saint-Sauveur, fut une révolte sourde contre la nécessité. Il était occupé depuis le matin jusqu'à neuf heures du soir, ne pouvait sortir qu'en donnant de mauvaises raisons, mais cela ne servait de rien : il ne parvenait pas à rencontrer le roi. Pourtant la belle saison arrivait. Peut-être Louis-Philippe descendait-il dans le jardin particulier attenant aux Tuileries...
L'arrêt condamnant Alibaud à la peine de mort fut prononcé le samedi 9 juillet 1836 à quatorze heures, et Louis passa la journée du lendemain comme il avait passé toutes celles qui l'avaient précédée depuis son arrestation ; il but et mangea comme d'habitude, accueillit parfaitement l'abbé Grivel, auquel il se confessa ; puis il passa quelques heures à lire l'Imitation de Jésus-Christ, avant de s'endormir tranquillement...
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