(Avril / Mai / Juin 2008)
Aboutissement d'un diabolique stratagème amenant Richelieu à aider de sa toute-puissance la perpétration d'un crime médité de longue date, l'arrestation en 1633 d'Urbain Grandier, envié pour ses avantages obtenus au sein du diocèse de Loudun et haï pour ses frasques, est suivie d'un procès inique menant au bûcher le supposé maître des « possédées ».
Né à Rovère, près de Sablé, où son père était notaire royal et sa famille estimée, Urbain Grandier fit ses études à Bordeaux, chez les jésuites, avec assez de succès, et mérita le suffrage de ses professeurs qui, dit-on, lui firent obtenir la cure de Saint-Pierre-du-Marché, de Loudun, avant d'être pourvu peu après d'un canonicat de l'église de Sainte-Croix dans cette même ville, la réunion de ces deux bénéfices dans les mains...
Une pièce de l'instruction de l'affaire nous apprend que le 23 juin 1634, sur les trois heures de l'après-midi, l'évêque de Poitiers et Laubardemont étant à l'église de Sainte-Croix de Loudun pour continuer les exorcismes des religieuses ursulines, Urbain Grandier fut amené à l'église. Lui furent produits « quatre pactes rapportés à diverses fois aux précédents exorcismes par les possédées...
Porté par six hommes recouverts du costume de pénitents noirs qui le menaient vers la place de Saint-Pierre-le-Marché, le curé de Loudun était méconnaissable ; une pâleur livide couvrait une peau luisante comme l'ivoire, et il semblait qu'il n'y eût plus de sang sous cette peau que la souffrance avait, en quelques heures, rendue sèche comme le parchemin, et qui ne paraissait plus adhérer aux chairs...
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