(Octobre / Novembre / Décembre 2008)
Imposant moult années d'apprentissage et de compagnonnage, prohibant le colportage, les statuts de la corporation des chapeliers parvenue à monopoliser la confection des couvre-chefs, encadrent strictement la nature des étoffes employées, et sont à l'origine d'un affrontement avec l'Etat lorsqu'un maître ose concevoir les « demi-castors ».
Assigner une date précise à la corporation des chapeliers est ardu, son origine se rattachant évidemment à celle de la coiffure. Le métier se divisait autrefois en plusieurs branches répondant à autant de spécialités : les « chapeliers de fleurs » qui tressaient des couronnes et des chapels floris pour les deux sexes ; les « chapeliers de paon » qui employaient les aigrettes et les plumes d'oiseau ; les « chapeliers d'orfrois » qui travaillaient les coiffures de luxe...
Lorsque le droit de fabriquer des demi-castors fut reconnu par le gouvernement en 1734, ceux-ci avaient rencontré depuis plusieurs années des concurrents redoutables dans les caudebecs. Mais le souvenir de la persécution dont ils avaient été l'objet demeura vivace chez les Parisiens, et leur nom servit pendant longtemps à désigner toute marchandise de qualité inférieure...
En élevant les apprentis de leur métier au grade de compagnons, les chapeliers observaient des cérémonies considérées comme sacrilèges. Le logis où ils se réunissaient comportait deux chambres commodes et contiguës. Dans l'une ils dressaient une table, sur laquelle ils mettaient une croix, et tout ce qui sert à représenter les instruments...
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