(Octobre / Novembre / Décembre 2009)
Précurseur des commissaires de police, le roi des ribauds, né du besoin d'encadrer les hordes de pillards et paillards gravitant autour de l'armée royale, garde bientôt les portes du palais, se fait bourreau ou encore contrôle les jeux de hasard, maisons de prostitution et filles publiques suivant la cour, avant de tomber en discrédit plutôt qu'en désuétude.
Ce fut sous le règne de Philippe-Auguste, devenu roi en 1180, que le mot ribaldus ou ribaud fit son apparition dans la langue vulgaire, et y figura dès lors en mauvaise part, désignant les sans aveu que nous trouvons errant et butinant autour de l'ost ou de la chevauchée du roi, et vivant de prostitution, de vol, de jeu et d'aumône. Cette tourbe dégradée s'était prodigieusement...
D'après un capitulaire de Charlemagne sur la police intérieure des domaines royaux, les officiers du palais (ministeriales palatini) préposés à la surveillance et à la garde de ces domaines avaient beaucoup d'analogie avec les rois des ribauds, que nous retrouverons, quatre siècles plus tard, exerçant la même surveillance dans l'hôtel du roi. En effet...
La royauté des ribauds étant tombée en quenouille après la mort du bon seigneur de Grignaux, « ce fut une dame, et une grande dame quelquefois », écrit Rabutaux dans son curieux mémoire sur la Prostitution en Europe au Moyen Age, « qui resta chargée de la police des femmes de la cour ». En 1535, elle se nommait Olive Sainte, et recevait de François Ier un don de 90 livres, « pour lui aider, et aux susdites filles...
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