(Avril / Mai / Juin 2003)
Si l'on trouve trace chez le peuple romain du recours au focal pour se protéger la gorge du froid, les Gaulois n'en usèrent point, et nos ancêtres ne découvrirent l'art de s'emprisonner le cou qu'à l'avènement du roi Louis XI, la chemise se prolongeant alors par une collerette.
Mais la cravate serait véritablement née sous Louis XIII, une troupe de cavaliers nouvellement formée s'inspirant alors de l'uniforme croate qui comprenait une pièce d'étoffe appliquée au cou. Gagnant la faveur des femmes en 1692, elle saura même, en 1796, vaincre l'opprobre des Révolutionnaires.
Selon Ménage, le mot cravate serait une corruption de carabatte, sorte de collet particulier à l'usage des carabins. Les Carabins étaient les corps de cavaliers qui remplacèrent les argoulets et les reîtres, et qui, au lieu de l'arquebuse courte et de la masse, furent armés du pistolet et de l'escopette ou carabine...
Dans Les Lois de la galanterie française, paru en 1644, on peut lire un passage retraçant avec quelques interversions les vicissitudes de l'habillement du cou depuis Henri IV. L'on doit avoir esgard à ce qui couvre le corps, et qui n'est pas seulement establi pour le cacher et garder du froid, mais encore pour l'ornement. Il faut avoir le plus beau linge et le plus fin que l'on pourra trouver...
La fin de la Terreur voit éclore une mode vestimentaire extravagante et onéreuse. Au sortir de la Terreur, plus de six cents bals publics témoignent à quelle joie folle se laissa emporter la population. A huit heures, on ne voyait plus que robes blanches dans les rues. De toutes les portes sortaient de jeunes femmes qui s'acheminaient vers le bal, ainsi vêtues même pendant les mois d'hiver...
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